Hassane Saadoun
TSA ALGERIE
PUPLICATION
LUNDI 02 AVRIL 2018
15:22
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ENTRETIEN AVEC HAMID BENYOUCEF, DG DE HB TECHNOLOGIES QUI A CONÇU LE PERMIS BIOMETRIQUE ALGERIEN
HB-technologies est l’entreprise algérienne qui a conçu et réalisé le permis de conduire biométrique lancé hier dimanche 1er avril.
Dans cet entretien, Hamid Benyoucef, Directeur général de l’entreprise revient sur la réalisation du permis biométrique et sur les projets passés et à venir de l’entreprise.
HB Tecnologies a conçu et réalisé le permis biométrique qui a été lancé dimanche 1er avril. Pouvez-vous nous présenter succinctement votre entreprise ?
HB Technologies existe depuis 2004. Elle emploie 170 personnes, dont 70% d’universitaires. Le département recherche et développement, créé au lancement de l’entreprise, compte plus de 30 personnes.
Nous sommes certifiés Visa, Master Card, GSMH, ISO. Nous avons toutes les certifications nécessaires et nous travaillons avec une expertise 100% algérienne.
La conception d’un permis biométrique nécessite une maîtrise de technologies nouvelles et complexes. Comment HB Technologies a-t-elle convaincu les pouvoirs publics de sa capacité à le faire ?
La carte d’identité nationale et le passeport biométriques ont été confiés à des entreprises françaises. Il y avait un manque de confiance dans les entreprises algériennes. Mais cela a changé. Suite à la visite de M. Sellal (alors Premier ministre) et de M. Bedoui à notre usine, ils nous ont demandés s’il était possible de faire un permis de conduire. Nous avons proposé un pilote qui les a convaincus et nous avons eu l’opportunité de le réaliser et on est entrés en partenariat avec l’imprimerie officielle et le projet a abouti.
Je remercie le gouvernement pour la confiance qu’ils ont placé en nous, c’est la première fois qu’un projet d’une telle envergure est confié à une entreprise algérienne.
Quelles sont les spécificités du permis biométrique algérien ?
La carte est faite aux normes internationales, ISO 18013. On profite des dernières technologies, ce qui fait que cette carte est d’une technologie plus avancée que celle qui est sortie il y a deux ou trois ans. Cette carte est à la pointe de la technologie.
Ce qu’on a rajouté en plus par rapport aux cartes circulant dans d’autres pays est le porte-monnaie électronique qui permettra de payer les amendes en ligne. On l’a ajouté car on sait qu’en Algérie il y a peu de cartes de paiement électronique.
Ce document est le premier de cette importance à être conçu et produit en Algérie. Concrètement, que gagne l’Algérie en confiant la réalisation de ce document à une entreprise locale ?
L’Algérie y gagne beaucoup de millions en devises mais également en sécurité. C‘est une question de souveraineté, toutes les données restent en Algérie, ce qui n’est pas négligeable.
Mais les lecteurs de cartes électroniques et biométriques continuent à être importés…
Nous sommes en train de réfléchir à ce problème. Nous avons une unité à côté de notre usine, nous pensons à y monter des terminaux de paiement électronique, des lecteurs pour les permis et les autres cartes.
Votre entreprise a déjà réalisé d’autres cartes ou documents électroniques et biométriques ?
Nous avons déjà réalisé les plateformes de signature électronique des ministères de la Justice, de l’Intérieur et de la Défense nationale. La carte Dhahabia (Algérie Poste) c’est nous aussi, de la conception à la production et la personnalisation, et nous sommes fournisseurs des quatre opérateurs Mobilis, Algérie Télécom, Djezzy et Ooredoo en cartes GSM.
Nous avons également réalisé des plateformes importantes comme la plateforme de paiement de Naftal et qui est opérationnelle depuis près de neuf mois.
Et des projets à venir ?
Nous avons également développé la carte grise qui est en phase de test. L’important à retenir avec cette carte c’est qu’elle est dotée d’une puce et sera unique pour chaque voiture. Lorsqu’une voiture est mise en circulation en Algérie, qu’elle soit importée ou fabriquée localement, elle aura une puce qui restera la même durant toute sa durée de vie et le changement de données, comme les noms des propriétaires se feront directement sur la puce.
Sur cette carte grise électronique, on peut enregistrer le contrat d’assurance, la vignette et le contrôle technique, ce qui permettra d’éliminer beaucoup de paperasse.
Nous travaillons aussi sur tout ce qui est carte de transport pour les bus, le métro, le tramway, pour arriver d’ici la fin de l’année, à payer les titres de transports avec un smartphone, c’est la pointe de la technologie et nous avons pratiquement les solutions pour le faire.